vendredi 1 juin 2018

«Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu»Commentaire: Abbé Agustí BOADAS Llavat OFM (Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, fruit et prière sont les mots-clés de l'Évangile. Le Seigneur s'approche d'un figuier et, n'y trouvant que des feuilles, Il réagit en le maudissant. D'après saint Isidore de Séville, “figue” et “fruit” ont la même racine. Le lendemain, les Apôtres, surpris, lui disent: «Rabbi, regarde: le figuier que tu as maudit est desséché» (Mc 11,21). En réponse, Jésus-Christ leur parle de la foi et de la prière: «Ayez foi en Dieu» (Mc 11,22).

Il y a des gens qui ne prient presque jamais et, lorsqu'ils le font, c'est en espérant que Dieu puisse résoudre pour eux un problème si compliqué qu'ils ne voient pas de solution. Et ils justifient leur attitude par les paroles de Jésus que nous venons d'entendre: «tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé» (Mc 11,24). Ils ont raison. Il est très humain, compréhensible et légitime que, devant des problèmes qui nous dépassent, nous fassions confiance à Dieu, à une force supérieure à la nôtre.

Mais il faut ajouter que toute prière est “inutile” («votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé»: Mt 6,8), en ce sens qu'elle n'a pas d'utilité pratique directe, comme

Alors, faut-il prier? Certainement, car c'est maintenant que nous savons que nous recevons la grâce, que la prière a le plus de valeur: parce qu'elle est “inutile” et “gratuite”. En plus, la prière de demande nous apporte trois bienfaits: la paix intérieure (rencontrer Jésus, notre ami, et avoir confiance en Dieu, c'est relaxant); réfléchir, rationaliser un problème et savoir comment le présenter, c'est l'avoir presque résolu; enfin, la prière nous aide à distinguer entre ce qui est bon et ce qui n’est peut-être qu'un caprice. Alors, après-coup, nous comprendrons avec les yeux de la foi ce que Jésus nous dit: «Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils» (Jn 14,13).